jeudi 21 août 2014

l'Autre: le souffle de la hyène

L'Autre, tome 1: le souffle de la hyène de Pierre Bottero.

Le livre de poche, 330 pages.

Quatrième de couverture: "Natan est un sportif surdoué, membre d'une étrange Famille. Shaé possède, tapie au fond d'elle même, une Chose qu'elle ne maîtrise pas. Les deux adolescents sont séparés par des kilomètres, mais lorsqu'ils se rencontrent, ils se découvrent un héritage commun fascinant et dangereux. Suffira-t-il à combattre l'Autre, terrifiante incarnation du Mal?"

Mon avis: Avec ce livre, premier tome d'une trilogie, Pierre Bottero nous plonge directement dans un tourbillon d'événements: le rythme de l'histoire est rapide et l'ennui à des années lumières de nous. C'est une histoire d'aventure et de fantasy pour petits et grands. L'écriture est simple, claire et efficace. Le roman est rempli de suspens, d'épreuves, de mystères, d’entraide et d'amour (thème cher à l'auteur). 

Les personnages principaux: Natan et Shaé sont très bien décrits et attachants. Ils ont chacun leur propre caractère et apprennent à se découvrir et à s'accepter comme ils sont. On est immergé dans les sentiments qu'ils éprouvent et on les suit avec envie. Tout comme eux, on découvre leur véritable nature: leurs pouvoirs spécifiques liés aux différentes Familles. 

Depuis très longtemps, sept Familles détenant des pouvoirs particuliers se sont étendus dans notre monde. Des familles qui se sont liées mais aussi déchirées entre elles. J'ai adoré connaître leur histoire au fur et à mesure. Notamment, la "Maison" que seuls les membres des Familles peuvent pénétrer. Les pouvoirs de chaque Famille sont très intéressants. Et j'ai trouvé cette idée originale. 

Le suspens et l'action sont menés, entre autre, par les différents personnages qui apparaissent. Autant par des membres de la Famille comme Barthélémy ou Enola, ou encore par le mystérieux Rafi. Mais également par des ennemis qui ne cessent d'être de plus en plus nombreux: Helbrumes, Lycanthropes, Groens, etc.

Les lieux changent sans cesse et tout s'enchaîne très vite, on dévore donc chaque chapitre pour avancer dans l'histoire. A la fin du roman, on se pose encore énormément de questions sur la suite des événements, sur les Familles mais aussi sur les obstacles qui attendent nos deux héros. Il nous reste beaucoup de chose à découvrir!

J'aurais tout de même aimé par moment avoir plus de détails. En effet, j'ai passé un très bon moment de lecture mais j'aurais aimé en avoir plus. Dans l'ensemble, ce roman est tout de même très bien !

mercredi 20 août 2014

Louis le Galoup : le village au bout du monde

Louis le Galoup, tome 1 : le Village au bout du monde, Chroniques d'Occitània de Jean-Luc Marcastel

Quatrième de couverture: La nuit, le feu, une grande forteresse assaillie, une créature monstrueuse, un loup terrible, un loup debout... un galoup. Tel est le cauchemar qui hante Louis, dans son village au bout du monde, près de la Grande Brèche et de sa lueur maudite. Derrière le simple garçon des montagnes, un autre se cache, plus griffu, plus sauvage, plus loup, qui attend son heure. Mais cet autre sera-t-il assez fort pour sauvez son frère Séverin, l'impétueuse Roussotte, et le royaume? Car le Vicomte de Marsac et ses barons maléfiques se sont emparés du pouvoir et compte bien le garder.

Mon avis: Louis le Galoup est un très beau livre. Il est joliment illustré et "un petit précis des terres d'Oc à l'usage des voyageurs" l'accompagne. Ce petit précis enrichissant est composé d'une carte d'Occitània (une France coupée en deux pas la Grande Brèche et dont la capitale est Tolosa), d'un glossaire, de dessins accompagnés de citations de l'histoire et de recettes de cuisine du pays de Louis. Tout ce beau travail participe pleinement à l'immersion dans cet univers.

L'histoire de Louis nous est contée. Imaginez-vous, la nuit tombée au bord de la cheminée, à écouter une histoire merveilleuse et angoissante. L'auteur écrit d'une très belle plume ce premier tome et use d'expressions qui vous font voyager sur les terres d'Occitània.

J'ai dévoré ce livre pour la jeunesse aux courts chapitres. L'action et les événements s'enchaînent à un rythme entraînant tout en laissant une place à des explications claires qui vous mettent l'eau à la bouche.
Comme le titre l'indique, on se concentre sur Louis. Un jeune garçon qui va découvrir qui il est: tout d'abord, la part sombre tapie en lui qui se réveille et l'effraie mais aussi l'histoire de sa famille. De nombreuses péripéties vont finalement lier Louis, Séverin et Roussotte dans une aventure dangereuse qui ne fait que commencer.

J'ai beaucoup aimé l'univers présenté dans ce roman: une France chamboulée où les villes et les villages sont plus ou moins les mêmes que dans notre monde à une époque médiévale. 

Les personnages de Louis, Séverin et Roussotte sont très attachants. Les sentiments de notre héros sont bien décrits et on vit avec lui tous ses bouleversements. Thierry est un personnage rempli de mystère. Quant aux Vicomte de Marsac et au Baron de Malemort, on préférerait rester loin d'eux. 

L'auteur pose donc dans ce premier tome les personnages, l'univers et le début d'une dangereuse aventure remplie de mystère avec un style riche et agréable! 

mardi 19 août 2014

Krine: les pilleurs de cercueils

Krine: les pilleurs de cercueils, tome 1 de Stephane Tamaillon

Grund Romans, 283 pages
Roman jeunesse, Fantasy/Steampunk/ Enquête

Quatrième de couverture : Londres 1889. Le détective privé Hector Krine est chargé d’élucider une mystérieuse histoire de vols de cadavres. Son enquête le mène jusqu’au cœur des quartiers populaires de la capitale anglaise, où s’entassent les miséreux et les Grouillants, des créatures surnaturelles débarquées des quatre coins de l’Europe, fuyant les persécutions.
Quand la nécromancienne Hécate, son amour de jeunesse, est assassinée, l’affaire prend pour Krine une tournure très personnelle. Qui est vraiment Matthew ? Que lui veulent cette meute de loups-garous et cet étrange colosse coiffé d’un chapeau melon ? Quels liens les unissent aux pilleurs de cercueils ? Pour le découvrir, Krine va de voir se confronter à son passé et accepter ses origines…

Mon avis : Ce roman est mélange de fantasy et de steampunk. Nous suivons un détective privé tout au long de son enquête, loin d’être aussi simple qu’elle n’y parait.

J’ai beaucoup aimé me retrouver dans les rues de Londres à la fin du 19e siècle. Mais surtout une Londres où se côtoient les automates, des loups-garous, des goules, des mages, sphinx, leprechauns et encore bien d’autres créatures.

Beaucoup de références sont parsemées dans le livre comme le quartier de Jack l’éventreur, la créature d’un célèbre Docteur, l’adresse de Sherlock Holmes, etc… Des références qui participent à créer un univers sombre où les complots et les secrets couvent.

Mais l’univers créé n’est pas seulement fantaisiste car l’auteur a cherché à restituer une part d’histoire avec la géographie de la ville ou encore avec les problèmes des différentes classes. Nous naviguons principalement dans l’East End, le quartier des miséreux. On retrouve aussi la grève des dockers qui a eu lieu en 1889, année où se passe l’histoire. L’auteur invente donc un univers original sur un fond de vérité.

Notre héros Krine est un enquêteur avec des pouvoirs surnaturels dont il ne veut pas. C’est un homme de respect mais aussi prêt à tout pour découvrir la vérité. D’origine russe, il est proche de la condition des Grouillants qu’il comprend. Intelligent et bagarreur, il ne se laisse pas faire.
Matthew, jeune adolescent, va rendre fou Krine. Insolent, il est aussi doté d’un sens de l’humour mordant. De plus, ce jeune garçon a une place toute particulière dans notre histoire.
On croise beaucoup d’autres personnes comme Henry Jekyll, un ami fidèle de Krine, Walter Petterson un flic pourri, manipulateur et faible, ennemi juré de Krine à qui il vole toutes les réussites de Krine. Quant au sombre Brachislavich, il est aussi ténébreux qu’il n’y parait.

L’histoire débute entre la disparition de corps dans un cimetière et le décès d’Hécate, nécromancienne qui avait envoyé un message d’aide à l’enquêteur. Dans cette atmosphère de mystère, l’auteur file les différentes toiles d’une histoire bien menée. Tout finit par trouver une raison logique et du sens. Quant à la fin, elle ouvre sur une suite à découvrir dans le tome 2.

L’auteur réussit à nous emmener dans un univers steampunk-fantasy très crédible et sympa. J’ai aimé cette lecture agréable où l’histoire bien ficelée mêle action et logique !

jeudi 27 février 2014

Confessions d'un Automate mangeur d'Opium

Confessions d'un Automate mangeur d'Opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit.

350 pages, Bragelonne.

Quatrième de couverture : Paris, 1889. Un monde en transition, où les fiacres côtoient les tours vertigineuses des usines. Une ville brumeuse envahie par les aéroscaphes, d’étranges machines volantes qui quadrilles le ciel, et des nuées d’automates cuivrés… C’est dans cet univers révolutionné par l’éther, la substance verte aux propriétés miraculeuses, que la comédienne Margaret Saunders doit résoudre le mystère de la mort de sa meilleure amie, tombée d’un aérocar en plein vol. Sur la piste d’un créateur de robots dément, Margo, secondée par Théo, médecin dans un asile d’aliénés, va découvrir au péril de sa vie les dangers cachés de l’envoûtante vapeur…

Mon avis : un très bon roman steampunk (mais pas assez surprenant pour moi malheureusement).

Je suis un peu gênée pour faire un article sur ce roman car à la fois on plonge dans un univers steampunk que j’adore avec des personnages attachants et de superbes idées mais en même temps, je n’ai malheureusement pas été surprise. Je vous explique : je me suis retrouvée dans la position où au bout de cinquante pages je savais déjà ce qui allait se produire… Et ça n’a pas raté, j’ai deviné tous les éléments importants du livre. Résultat, la magie qui vous fait tourner les pages avec une curiosité folle ne m’a pas touchée et mon plaisir n’a donc pas été le même… Et c’est vraiment dommage. Je m’en veux presque d’avoir trouvé les réponses aux mystères si vite car le roman est très sympa.

Les deux auteurs ont une plume très agréable. La lecture se fait facilement et nous emporte dans cet univers parisien. Les descriptions nous permettent d’imaginer les scènes sans pour autant avoir à avaler des pages et des pages de détails. Les scènes s’enchainent rapidement et l’histoire avance à bon rythme. L’aventure est bien menée. (Peut-être trop d’indices qui nous mènent aux solutions ?) Les scènes d’actions sont efficaces. Je pense à certains passages en particuliers notamment à la fin où l’on trouve une scène haletante.

On suit deux personnages : Margo et Théo. Les chapitres sont alternés et l’on suit soit Margo soit son frère. Ces personnages sont très complets. Margaret Saunders, la comédienne qui joue sur les planches Juliette et le Docteur Archimbault, aliéniste. Une jeune femme avec un penchant plus que prononcé pour les femmes et un médecin vivant pour son travail et ses patients. Margaret souhaite trouver l’assassin de son amie alors que Théo est animé d’une curiosité scientifique. J’ai aimé la différence de ces personnages qui sont pourtant très proche l’un de l’autre. Ces personnages sont bien développés et on s’attache facilement à eux.

L’histoire est originale. Tout démarre sur une enquête : Margo ne croit pas au suicide de son amie et souhaite retrouver son meurtrier. En effet, l’affaire est beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air et embarque nos deux protagonistes dans une histoire qui les dépasse largement. Pourtant ils semblent être les seuls à pouvoir lever le mystère sur toute cette histoire. Comme l’indique le titre, un automate est mêlé à l’histoire. Et il y apporte beaucoup d’originalité.

Je ne vais pas en dire beaucoup plus mais je tiens à souligner la beauté de la couverture et des pages dorées. C’est un très beau livre ! Et j'espère qu'un jour il y aura une suite (avec de bons gros mystères impossibles à deviner!! ). 

Pour finir, malgré le fait que le mystère ne fut pas au rendez-vous pour moi, ce roman est une bonne lecture. D’ailleurs, si quelqu’un l’a lu, j’aimerai bien avoir son avis (histoire de voir si d’autres ont trouvé les réponses aux énigmes aussi vite). 

dimanche 23 février 2014

La Belle et la Bête

La Belle et la Bête de Christophe Gans

Avec Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussollier, etc…

Film sorti le 12 février 2014

Résumé : 1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce.
Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.
Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la Bête, ce n’est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie, d’allégresse et de mélancolie.
Chaque soir, à l’heure du dîner, Belle et la Bête se retrouvent. Ils apprennent à se découvrir, à se dompter comme deux étrangers que tout oppose. Alors qu’elle doit repousser ses élans amoureux, Belle tente de percer les mystères de la Bête et de son domaine.
Une fois la nuit tombée, des rêves lui révèlent par bribes le passé de la Bête. Une histoire tragique, qui lui apprend que cet être solitaire et féroce fut un jour un Prince majestueux.
Armée de son courage, luttant contre tous les dangers, ouvrant son cœur, Belle va parvenir à libérer la Bête de sa malédiction. Et se faisant, découvrir le véritable amour.

Mon avis : Un beau film fantastique et romantique.

La Belle et la Bête est une histoire qui m’a toujours beaucoup touchée. Depuis toute petite, je ne me lasse pas de cette Bête qui cache ses blessures et trouve l’amour grâce à sa Belle. Même si le film prend à certains moments ses propres chemins et ne suit pas exactement la version originale, il reste très beau. J’ai même beaucoup apprécié l’histoire de la Bête que l’on découvre à travers les rêves de Belle.

Les paysages et les décors sont splendides. Les effets spéciaux sont eux aussi très bien réalisés. On est plongé dans une époque et surtout dans un monde merveilleux. Le château de la Bête est splendide. Les costumes sont aussi magiques. L’actrice principale a eu une chance folle de porter toutes ses tenues plus resplendissantes les unes que les autres. L’esthétique du film est vraiment travaillée et nous transporte dans cet univers. J’ai beaucoup aimé ce château abandonné qui reprenait le temps des rêves son allure majestueuse. J’adorerais me promener dans un tel endroit.

On s’attend à la plus part des évènements mais le fait d’avoir pris quelques libertés dans l’adaptation permet finalement de ne pas tout connaître à l’avance. Les évènements s’enchainent bien et je n’ai pas vu passé le temps. Je me suis plongée dans cette histoire qui nous était contée par la narratrice.

Les acteurs sont biens dans la peau de leur personnage. Vincent Cassel est très crédible sous les traits de la Bête. Ce personnage est vraiment bien réalisé et très beau. Quant à Léa Seydoux (dont je ne suis pas particulièrement fan à la base) elle incarne plutôt bien le personnage de Belle : à la fois douce, sensible et volontaire. Et puis j’adore Dussollier ! Ainsi que les petites créatures qui se baladent dans le château et qui sont trop mignonnes.


La magie opère pour cette nouvelle adaptation de la Belle et la Bête. C’est un film romantique avant tout, mais aussi fantastique, qui nous emmène dans un univers merveilleux. 


mardi 18 février 2014

Les Lames du Cardinal tome 1

Les lames du Cardinal, tome 1 de Pierre Pevel

Tome 1 de 260 pages sur les 764 de l’intégrale de la trilogie, Bragelonne

Quatrième de couverture : Paris, 1633.Les dragons menacent le royaume. Surgis de la nuit des temps, ils sont décidés à restaurer leur règne absolu. Usant de sorcellerie, ils ont pris apparence humaine et créé une puissante société secrète, la Griffe noire, qui conspire dans les plus grandes cours royales d’Europe.
Pour déjouer les complots, Richelieu dispose d’une compagnie d’aventuriers et de duellistes rivalisant de courage, d’élégance et d’astuce. Des hommes et une femme aux talents exceptionnels, prêts à braver tous les dangers et à risquer leur vie pour la Couronne : les Lames du Cardinal !

Mon avis : J’ai acheté l’intégral mais j’ai décidé de ne pas lire les trois tomes à la suite parce que ce roman est génial ! (c’est paradoxal, je sais)

Pas de doute possible avec Les lames du cardinal nous plongeons dans un livre de cape et d’épée remplit d’aventure, de duels, de complots, d’intrigues, de secrets, de magie, et de rebondissements constants. Il ne faut jamais se fier aux apparences car toutes les dix pages des révélations sont faites. Le suspens est très bien mené et je me suis laissée surprendre de nombreuses fois !

On retrouve dans ce roman les célèbres mousquetaires ainsi que le célèbre Cardinal de Richelieu, homme de grand pouvoir. Les personnages sont géniaux : ils ont tous leur caractère et leurs secrets. Se côtoient de vrais gentilshommes remplis d’honneur et de bravoure, des femmes à la beauté fatale ainsi que des malfrats sans scrupule qui n’hésitent pas à tuer. Dans ce premier tome, on apprend à plus ou moins connaître les personnages principaux et un peu de leur passé. Les Lames comprennent le capitaine La Fargue, Agnès, Ballardieu, Leprat, Almadès, Marciac et Saint-Lucq. La compagnie revoit le jour lorsqu’un ambassadeur d’Espagne demande au Cardinal de retrouver le chevalier d’Irebàn après sa dissolution cinq ans auparavant.

Les courts chapitres s’enchainent et alternent entre les différends personnages. Et même si les intrigues sont nombreuses, le lecteur n’est pas perdu. Au contraire, c’est tellement agréable d’être embarqué dans ce monde particulièrement riche !

Le Paris du 17e siècle est extrêmement bien décrit ? L’auteur nous livre un roman d’histoire auquel s’ajoute la fantasy et l’aventure. Il s’est très bien documenté, et le lecteur est plongé dans une ambiance très réaliste. De plus, au début de l’ouvrage, on trouve un plan de Paris détaillée avec le nom de certains lieux. On peut donc réellement se repérer. Les descriptions ne sont pas longues, bien au contraire elles apportent beaucoup à l’histoire.

Autre point très positif : la fantasy qui est mélangée à un roman de cape et d’épée. Elle est présente autour de la figure du dragon : à travers des dragons à l’apparence humaine, des dragonnets ou encore des dracs. Ils sont l’ennemi de la France et cherche à s’installer dans la capitale française. La Fantasy est dosée d’une manière intelligente : elle s’insère parfaitement dans l’histoire tout en ne dénaturant absolument pas le côté cape et épée.

La fin s’ouvre sur un final haut en couleur et s’ouvre sur de nouvelles révélations qui promettent un deuxième tome tout aussi bien, voir encore meilleur, enfin je l’espère ! Si vous aimez l’aventure, les romans de cape et d’épée et la fantasy, n’hésitez pas une seconde !


lundi 17 février 2014

Mauvais genre

Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

D’après la garçonne et l’assassin de V Virgili et D Voldman
Roman graphique, 160 p, Delcourt/mirages

Quatrième de couverture : Paul et Louise s’aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l’enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché dans une chambre d’hôtel. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d’identité. Désormais il se fera appeler… Suzanne. Entre confusion des genres et traumatismes de guerre, le couple va alors connaître un destin hors norme.

Inspiré de faits réels, Mauvais Genre est l’étonnante histoire de Louise et de son mari travesti qui se sont aimés et déchirés dans le Paris des Années folles.

Mon avis : J’ai entendu parler de ce roman graphique lors du festival d’Angoulême que j’ai suivi de loin. Puis, il y a quelques jours je suis tombée sur la très jolie couverture dans une librairie. Intriguée par le sujet et la manière de le traiter je me suis laissée tenter. Mauvais genre est à la fois prenant et troublant.

Les couleurs : noir, gris, blanc, bleu foncé donnent le ton du livre. La seule couleur vive est le rouge que l’on trouve tout du long : de la jupe de Louise au bal, au pantalon de paul dans les tranchées, à la robe de Suzanne, jusqu’à la scène de la fin. Le rouge : couleur de l’amour, de la passion, de la séduction, de la colère et du sang.

Le dessin reflète bien l’histoire : le trait peut se faire fin, féminin et séduisant ou trouble et angoissant. Il y a de très beaux portraits de Louise et de Suzanne comme des dessins assez terribles liés à la guerre : certains passages sont assez violents d’ailleurs.

L’histoire s’ouvre sur un jugement au tribunal où l’on raconte l’histoire de Louise et de Paul. Leur rencontre au bal, le mariage puis la guerre qui les sépare. Une guerre qui détruit tout : les corps comme les esprits. Paul se mutile pour fuir ces horreurs mais quand on lui ordonne de retourner sur le champ de bataille, il refuse et se cache à Paris avec Louise. Coincé dans sa chambre d’hôtel Paul devient irritable, énervé et hanté par la guerre. Louise tente difficilement de les faire vivre avec sa paie de couturière. Paul boit. Ils se disputent. Finalement Paul enfile une robe, un chapeau et sort. C’est la liberté. C’est à ce moment là, qu’apparait Suzanne. Et de ce simple rôle né un véritable personnage remplit de séduction qui attire les gens. Paul travail alors un temps comme petite main avec Louise mais Suzanne a des envies de grandeur et devient une vraie vedette dans la nuit au milieu des bois…

Paul a un caractère difficile. Il est violent, colérique, marqué par la guerre et a un large penchant pour l’alcool. Il rabaisse Louise. Suzanne et lui finissent par ne faire plus qu’un. Sous ses traits il devient une autre : la question du genre est vraiment posée et traitée. Ainsi que les préjugés qui peuvent parfois aller avec. Il faut bien séparé le travestissement et la part sombre de Paul causée par la guerre car même s'ils se superposent dans sa vie, seule la guerre et l'alcool amènent la fin tragique. 
Louise est un personnage plus effacée. Elle tente de subvenir aux besoins du couple et de soutenir Paul dans les moments difficiles. Mais elle n’est pas épargnée par cette vie non plus.

La fin, même si on comprend certains éléments et que l’auteur nous donne quelques pistes, reste plus ou moins une surprise. Emotion, troubles, violences, tristesse, angoisse sont très bien retranscrits. Et l’histoire se termine là où on avait commençait.

Ce roman graphique nous livre une histoire sombre, complexe, troublante et tragique avec beaucoup d’émotion et de justesse. Les personnages sont malmenés par la vie et ne nous laissent pas indifférents. 


Personnellement, je ne lirai pas le roman connaissant à présent l’histoire (et même, je ne l’aurais pas lu). C’est vraiment la Bd qui m’a permise de découvrir cette histoire. J’ai toujours trouvé que bande-dessinée/ roman graphique/ manga ont la faculté d’aborder toute sorte de sujets et très souvent d’une manière très juste grâce aux images et aux dialogues.